Les soins en psychiatrie : le temps de soigner
5ème journée latine du soin psychique
3 Octobre 2019
30 Septembre 2019
Malévoz
« Nous naissons faibles et nous avons besoin de force; nous naissons dépourvus de tout et nous avons besoin d’assistance » écrit Rousseau dans le Livre I de l’Emile. Notre condition humaine implique la nécessité que quelqu’un prenne soin de nous pour devenir ce que nous sommes. Une journée de soins n’est certainement pas perçue de la même manière que le l’on soit patient, proche, infirmier, médecin, ou encore manager. Dans la société actuelle, les soins sont sous la pression du temps mesurable, valorisé, dans une recherche d’efficience de l’utilisation de nos ressources. Il nous est rappelé que le temps des soins à un coût et paradoxalement les soignants semblent manquer du temps nécessaire à déployer une pratique de soins visibles à soigner une rencontre significative.
Notre recherche des gains de temps dans les soins nous rapproche-t-elle des « Temps modernes », où Charlot réifié dans une fonction mécaniste et face au rythme effréné imposé par l’industrialisation termine hospitalisé dans un état dépressif.
En fait, plutôt que la notion de temps c’est bien plus la question de la durée et de l’intensité de l’activité entreprise qui serait l’objet d’un contrôle toujours plus précis. Jusqu’où est-il possible de réduire la durée nécessaire à réparer un objet, existe-t-il une durée incompressible, promesse d’économie ? L’activité soignante vise-t-elle à réparer un objet ou à soigner l’humain ?
La concordance des temps en santé met donc en articulation les temps de multiples individus dans des contextes et des fonctions bien différentes avec des attentes dissemblables, voire contradictoires.
Le but de cette journée est d’explorer les tensions qui naissent de la nécessité de compresser la durée de l’activité soignante et de défendre l’idée que soigner n’est pas réparer. Comme si Rousseau dans son Emile nous proposait de réduire ce qui relève de l’éducation à la comptabilité du nombre d’activités proposées chaque jour de classe. Autrement dit, voulons-nous écouter la musique ou compter les notes ?
Deux intervenants vont nous permettre de naviguer dans l’espace-temps des soins, Gabriel Bender sociologue est historien, professeur à la HES Valais. Il est aussi responsable du Quartier culturel de Malévoz, l’hôpital psychiatrique du Valais romand, ainsi que Serge Boulguy adjoint de la responsable des soins à Belle Idée, HUG, Genève. Leurs présentations respectives, nous permettrons d’approcher notre rapport au temps dans la pratique du soin.
Frais d'inscription
100.- CHF / personne
Gratuit pour les collaborateur.trice.s et étudiant.e.s HESAV.