XIIe Journée de la psychiatrie 2023

A table ! La place symbolique et clinique des repas

Le repas est une porte d’entrée privilégiée pour aborder, sur un plan symbolique et clinique, les soins en psychiatrie. Mais quelle place prend-il dans les pratiques et avec quelles visées thérapeutiques ?

Pour y répondre, cette journée privilégie des entrées diverses, telles que :

• l’Art Brut
• le sens donné au repas en EMS, centres d’hébergement et unités hospitalières
• la réinsertion sociale par le jardinage et la cuisine
• les approches soignantes et innovantes pour empoigner les troubles alimentaires
• les syndromes métaboliques et la médication
• la gourmandise culinaire.

« Qu’y a-t-il de bon à penser dans ce qu’on mange ? », interrogeait l’anthropologue Yvonne Verdier, rappelant que l’alimentation convoque automatiquement des systèmes d’oppositions, : le cru et le cuit, le fade et l’épicé, le chaud et le froid, le mou et le solide, le sain et le malsain, l’excès et le manque, le plaisir et le dégoût. Le repas et la cuisine sont des faits de culture, des langages chargés de significations contradictoires laissant leur empreinte dans la psyché.

Preuve de la ritualisation autour des repas, on ne badine ni avec ce qu’on mange, ni dans quelles circonstances. Le repas intègre comme il peut exclure. Au quotidien des institutions de soins et de vie, les repas collectifs sont-ils vécus avec adhésion ou sous la contrainte ? Que disent les personnes sur l’importance de confectionner et de partager un repas « pour aller mieux » ? « J’ai quelque chose à vous dire… » : c’est aussi à table que bon nombre de révélations viennent à s’exprimer. D’où la place significative de certains repas associés à des tournants biographiques majeurs.
Comment thérapeutes et soignants travaillent avec les patient.e.s ces scènes qu’ils relatent de repas ayant un sens particulier ? Exclure et s’auto-exclure des tables conviviales, n’est-ce pas l’un des révélateurs classiques des intolérances mutuelles face aux débordements critiques d’un.e proche parent.e ou d’un.e ami.e ?

« Passer à table » est pour certain.e.s une source d’angoisse. Associée aux besoins de subsistance et aux plaisirs, la nourriture que l’on ingurgite est aussi un sujet d’inquiétudes. Le moment du repas devient alors un enjeu douloureux d’affrontements, de gestes rituels individuels provocateurs et déstabilisants, venant questionner en sourdine « qu’est-ce que manger veut dire ? ».
Excès et carences : le rapport manifestement conflictuel au repas est une porte d’entrée pour une clinique du lien. Comment sont pensés les « repas thérapeutiques » dans les unités de soins, hôpitaux de jour, foyers, EMS ? Quelles alternatives créatives peuvent être envisagées ?

Programme complet

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