De la pharmaceuticalisation à la pharmacodéfiance : pratiques et mutations des usages sociaux des médicaments
Sommes-nous en train de redécouvrir que le médicament est avant tout Pharmakon, à savoir à la fois un remède et un poison ? A moins que nous fassions face à une transformation inédite des usages et de nos représentations des médicaments ?
Jeudi 4 avril 2019
HESAV
César Roux 19
Secrétariat URS
La médicalisation de la société s’est accompagnée d’un élargissement de l’offre et des promesses pharmaceutiques. Le médicament n’est plus seulement requis afin de traiter, ponctuellement, les symptômes d’une maladie.
Qu’il s’agisse de réguler la vie affective, voire d’augmenter les performances intellectuelles ou sexuelles etc., le médicament s’immisce progressivement dans tous les espaces de nos vies. De plus, le vieillissement de la population, tout comme l’augmentation de la durée de vie et des maladies chroniques en font un bien de consommation courante.
Pour autant, le médicament ne transforme pas insidieusement notre rapport au corps et aux autres. Les drames et scandales sanitaires associés au Mediator, aux statines, à l’Euthyrox etc., ont ébranlé notre confiance en une industrie encline à promettre toujours plus de bien-être et de santé. Les instances de pharmacovigilance ont mis au jour la toxicité et les risques liés à la sur-médication. Les usagers répondent positivement aux professionnels appelant à la démédication ou la déprescription.
Sommes-nous seulement en train de redécouvrir que le médicament est avant tout Pharmakon, à savoir à la fois un remède et un poison ? A moins que nous fassions face à une transformation inédite des usages et de nos représentations des médicaments ? C’est à ces questions que Sylvie Fainzang et Johanne Collin entendent donner des éléments de réponse, avant d’ouvrir les débats aux différents spécialistes qui composent la table ronde.