Out-of-Body Experience. Comprendre pour mieux accompagner

Les Out-of-Body Experiences (OBE) ont passionné le public lors de la table ronde organisée par HESAV, mardi 9 octobre 2018. Des débats et des questions ont fait suite aux intéressants points de vue apportés par une riche palette d'intervenant.e.s. :

Sylvie Dethiollaz, docteur en biologie moléculaire, présidente et directrice de l'Institut Suisse des Sciences Noétiques
Claude-Charles Fourrier, psychothérapeute
Nicolas Fraisse, infirmier, sujet à des OBE quotidiennement
Valérie Renoud, Maître d'enseignement à HESAV
Jacques Besson, professeur honoraire de l'UNIL, anciennement chef du service de psychiatrie communautaire au CHUV
Martine Galland, modératrice et médiatrice indépendante, ancienne animatrice et productrice à la RTS

Pourquoi cette table ronde sur les OBE ?

Pour mieux comprendre les différents types d’OBE

Les OBE touchent 5 à 10% de la population. Elles se manifestent par l’expérience d’une décorporation, c’est-à-dire d’un « moi » ressenti à l’extérieur de son corps. Les situations de soins aigüs et/ou douloureuses (réfection de pansement chez les grands brûlés, les accouchements ou autres soins douloureux), les alitements prolongés et les fins de vie semblent être des facteurs favorisant l’apparition de ces expériences. Celles-ci sont en général brèves, mais peuvent provoquer chez les personnes concernées des émotions parfois difficiles à partager avec les professionnels de santé en raison de leur caractère atypique. La littérature scientifique explique en partie l’étiologie des OBE d’un point de vue neurologique et psychologique. Les travaux de Sylvie Dethiollaz et Claude-Charles Fourrier avec Nicolas Fraisse, un jeune homme vivant des OBE depuis son enfance, nous amènent à explorer une hypothèse supplémentaire : ces expériences ne seraient pas toujours hallucinatoires, mais parfois bien réelles et vérifiables. Les enjeux liés à cette dernière hypothèse ainsi qu’aux travaux scientifiques nécessaires pour la confirmer seront présentés et discutés lors de la table ronde.

Afin de mieux accompagner les patients ayant vécu une OBE

Est-ce possible de différencier une OBE de type hallucinatoire d’un phénomène pouvant s’avérer «réel» ? Ceci change-t-il quelque chose dans l’accompagnement de la personne ? Quels sont les signes qui peuvent mener le soignant à suggérer des soins de type psychologiques ou/et plutôt spirituels ? À qui s’adresser ? Comment aider la personne à interpréter et intégrer son expérience ?

Les médias se font l'écho des débats

«Plusieurs soignants ont vu leurs patients vivre cela », explique Corinne Schaub, professeure associée et organisatrice de l’événement. « Les malades sentent bien qu’on n’a pas de réponse à leur donner et du coup, ils n’en parlent pas. Il faut briser ce tabou pour mieux les accompagner».

Interviews de la RTS

Deux d'entre eux ont aussi été invités par le 12h45 de la RTS de ce jour. De telles expériences posent la question de la réelle nature de la conscience, dit Sylvie Déthiollaz, docteure en biologie moléculaire. De son côté, Nicolas Fraisse, un jeune infirmier vivant des OBE depuis son enfance, estime qu’il n’est pas un cas particulier et que tout le monde serait capable de vivre cela. De fait, 5 à 10 % de la population est concernée par ce phénomène mal connu.

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L'interview de Nicolas Fraisse

L'interview de Sylvie Déthiollaz