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Adaptation, perception et connaissance du dysfonctionnement du plancher pelvien chez les femmes ayant survécu à des violences sexuelles liées au conflit en République démocratique du Congo

BERTUIT Jeanne (HESAV), REMAN Tara (HESAV)

Résumé du projet

Dans les situations de conflit, la violence sexuelle peut prendre diverses formes, notamment le viol et les mutilations génitales féminines (MGF). La VS est utilisée comme une arme stratégique pour ébranler, terroriser et déplacer des communautés et ainsi prendre le contrôle d'une population ou d'un territoire particulier. Depuis deux décennies, la région des Grands Lacs de l'Afrique centrale, qui comprend la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC), connaît un degré élevé d'instabilité en raison de divers conflits armés. Les attaques contre les civils sont illustrées par la VS. En 2011, des études menées en RDC ont estimé que 1 150 femmes sont violées chaque jour et que 30 % des femmes ont subi des violences sexuelles liées au conflit au cours des 16 dernières années. En plus des souffrances physiques, les survivantes de la violence sexuelle liée au conflit doivent vivre avec des conséquences psychologiques. La fistule traumatique, l'une des conséquences les plus extrêmes des VS, est bien décrite dans la littérature, de même que sa prise en charge chirurgicale. En revanche, la littérature et le gouvernement illustrent le manque de données précises sur les conséquences physiques telles que les dysfonctionnements pelviens et les troubles psychologiques consécutifs à ces agressions. De plus, on connaît peu les stratégies des femmes africaines pour gérer ces dysfonctionnements, leurs connaissances, leur perception culturelle des troubles du plancher pelvien et la manière dont les SV modifient toutes ces composantes. Pour pouvoir mettre en place une prise en charge adéquate, il est nécessaire d'identifier les conditions et les besoins des victimes et de comprendre le contexte global de la prise en charge en RDC. Le projet de collaboration avec la RDC est initié à partir d'une ambition de l'unité de rééducation pelvi-périnéale du Département de Médecine Physique et Réadaptation (Faculté de Médecine, Université de Kinshasa) de changer la situation par rapport aux femmes et de pouvoir offrir une prise en charge adéquate à cette population. Le Professeur Bertuit (HESAV-HES-SO) à Lausanne est le demandeur du projet et travaille en collaboration avec quatre partenaires qui prendront part au projet permettant ainsi une équipe compétente et solide : Les Professeurs Feipel et Foucart (Université Libre de Bruxelles - Belgique), le Docteur Abdulcadir (Hôpital Universitaire de Genève, Suisse), le Professeur Mukwege (Hôpital et Fondation Panzi - Bukavu - RDC) et le Professeur Miangindula (Université de Kinshasa, RDC). Objectifs principaux : L'objectif est de réaliser une première étude quantitative transversale qui évalue la prévalence des dysfonctions du plancher pelvien et l'impact psychologique du CRSV chez les femmes congolaises survivantes en examinant leurs stratégies d'adaptation, leurs perceptions et leurs connaissances sur leur corps et leurs dysfonctions du plancher pelvien ainsi que la manière dont le CRSV influence ces éléments. Le projet contribuera à une meilleure compréhension de la perception culturelle et des conditions de santé dans lesquelles les survivantes évoluent et à la fourniture de soins adéquats.

Équipe de recherche

Partenaires

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