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Automatisation des enquêtes sur l'exposition de la population par la radiologie médicale: étude pilote

LE COULTRE Regis (HESAV)

Résumé du projet

L’imagerie médicale, comprenant le radiodiagnostic, la radiologie interventionnelle et la médecine nucléaire est un domaine essentiel dans toute prise en charge de patients, du plus jeune âge, les prématurés, à l’âge le plus avancé, couvrant toutes les spécialités somatiques tant en médecine qu’en chirurgie ainsi qu’en psychiatrie. Toutefois son utilisation n’est pas anodine ; la plupart des examens utilisent des radiations ionisantes, qui sont un facteur de risque pour la santé des personnes exposées. Près d’un quart de l’exposition totale de la population en Suisse provient de l’irradiation à des fins médicales, ce qui fait de cette dernière une problématique de santé publique. Les décisions en matière de radioprotection des différentes instances tant politiques que sanitaires s’appuient sur la connaissance de l’exposition de la population; l’exposition étant définie comme l’accumulation des différentes doses délivrées lors des examens radiologiques. Aujourd’hui, la connaissance de l’exposition de la population suisse est issue d’enquêtes auprès des cabinets, des instituts et des hôpitaux ; enquêtes dont l’objectif est de connaître le type et la fréquence des examens radiologiques, pour pouvoir calculer l’exposition. Cette connaissance, qui permet une bonne pratique de la radioprotection, n’est utile que si elle est actualisée régulièrement. Depuis plusieurs années, nous assistons à une augmentation constante du rythme des développements technologiques dans le domaine de l’imagerie médicale. Ceci a trois conséquences majeures sur l’évolution de la pratique de la radiologie : a) Une augmentation significative des possibilités d’utilisation et par conséquent du nombre d’examens effectués. b) Un besoin de renouvellement fréquent du parc d’installations accompagné d’une banalisation de la nouveauté. c) Enfin, une tendance à la complexification des nouvelles installations, qui vont jusqu’à combiner plusieurs sources d’irradiation, comme dans le cas du PET-CT. Les conséquences de cette évolution ne sont pas négligeables en termes de gestion du risque radiologique. En effet, il devient de plus en plus difficile pour les différents acteurs de la radioprotection, de disposer d’une information à la fois précise et actualisée, qui puisse leur permettre de faire de la prévention de manière pertinente.Le but de cette étude est d’utiliser la nomenclature Tarmed afin de permettre une automatisation de la détermination des fréquences d’examen lors des enquêtes nationales sur l’exposition de la population par la radiologie médicale organisées en Suisse. L’estimation de ce paramètre est nécessaire à cette démarche, puisque la dose moyenne reçue par la population est le résultat de la convolution des fréquences d’examen par la dose médiane délivrée par type d’examen divisé par le nombre d’habitant. Nous proposons la démarche suivante : •Premièrement, identifier et valider les positions Tarmed qui délivrent des informations sur l’irradiation (association codes Tarmed - examens radiologiques). •Deuxièmement, tester par corrélation la validité des positions Tarmed identifiées au point précédent sur une série d’examen courant, de fréquence déjà connue.•Troisièmement, faire une projection de l’utilisation de la méthode à l’échelle nationale qui utiliserait les données disponibles actuellement. La méthode qui est développée dans ce projet sera utile pour la conduite des enquêtes nationales futures avec comme plus value: une meilleure précision dans l’estimation de la dose annuelle moyenne par habitant conjointement à un gain en temps et en ressources, permettant une mise à jour régulière des données. Ces enquêtes visent en premier lieu à améliorer la protection radiologique du patient. Mais les résultats issus de la méthodologie proposée seront aussi utilisés pour : a) L’alimentation de la Base de données nationale des doses aux patients (NAPD) prévue par le nouvel amendement de l’ordonnance sur la radioprotection (ORap) ; b) Etablir la robustesse des niveaux de références diagnostiques (NRD) proposés lors des enquêtes dosimétriques effectuées indépendamment des enquêtes fréquentielles comme celles que nous voulons optimiser dans le cadre de ce projet. ; c) Développer des actions prospectives concernant la radioprotection du patient au vu de l’évolution de l’utilisation des modalités radiologiques.

Équipe de recherche

Financement

  • Fonds National Suisse

Partenaires

  • CHUV - Centre Hôspitalier Universitaire Vaudois - Service de radiodiagnostic et radiologie