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Le rôle des facteurs sociocognitifs dans l’accomplissement des comportements d’autogestion des personnes adultes présentant un diabète.
Résumé du projet
Introduction
Les personnes vivant avec une maladie chronique sont appelées à accomplir régulièrement des activités d’autogestion de leur maladie, avec des répercussions pour leur entourage. En Suisse, environ 400’000 personnes présentent un diabète, une maladie chronique associée à une perturbation du métabolisme du sucre, dont la fréquence des cas ne cesse d’augmenter. Le succès du traitement et le contrôle de la maladie reposent largement sur la capacité de la personne à intégrer dans son quotidien l’accomplissement des activités d’autogestion. L’autogestion du diabète comprend le plus souvent les réflexions et actions concernant la prise des traitements médicamenteux (insuline ou antidiabétiques oraux), pratiquer une activité physique, adapter son alimentation, surveiller sa glycémie et surveiller et soigner l’état de ses pieds. Bien que l’autogestion ait un impact favorable démontré en termes de prévention des complications et d’amélioration de la qualité de vie, sa mise en pratique reste un défi pour la plupart des personnes. Les croyances dites sociocognitives figurent parmi les facteurs déterminants de la motivation d’un individu pour l’adoption d’un comportement de santé. Par exemple, les croyances liées aux bénéfices et désavantages, aux attentes sociales et au sentiment d’autonomie et de contrôle, peuvent jouer un rôle déterminant, en tant qu’obstacle ou levier, dans la mise en œuvre d’une activité d’autogestion nécessitée par la maladie. L’identification de ces facteurs associés à l’adoption des comportements d’autogestion est un point de départ primordial pour trouver des moyens d’aider les personnes à maintenir sur la durée un bon contrôle de leur diabète. Il s’agit d’un enjeu qui fait partie intégrante de la Stratégie Santé 2020 de la Confédération. Ces connaissances sont actuellement limitées pour cette population, alors qu’elles seraient particulièrement utiles pour le développement d’interventions futures notamment dans le contexte suisse.
But
Le but de cette étude est de déterminer le rôle des facteurs sociocognitifs dans la motivation à l’adoption des comportements d’autogestion des personnes présentant un diabète.
Méthode
Milieu/Population : La population à l’étude sera constituée de personnes adultes, participants de la cohorte Codiab-VD c.-à-d. environ 385 personnes présentant un diabète et vivant à domicile dans le canton de Vaud, Suisse.
Design de l’étude : Cette étude a été conçue à partir d’un devis explicatif suivant la théorie du comportement planifiée (TCP). Des questionnaires papiers seront envoyés (octobre 2016 à février 2017) par courrier postal aux participants à l’étude. Ces questionnaires ont été adaptés à la population à l’étude, ils serviront à évaluer les construits directs de la TCP, l’attitude, les normes sociales, le contrôle comportemental et la motivation (Questionnaire TCP, 24 énoncés) et les pratiques d’autogestion (Summary of Diabetes Self-Care Activity (VF), 16 énoncés). Des données démographiques, liées à la maladie, au traitement et à la situation de santé seront également mesurées.
Analyses statistiques planifiées : Nous allons tout d’abord procéder à des analyses descriptives des variables mesurées puis effectuer des analyses par modèles d’équations structurelles fondées sur la TCP.
Retombées de l’étude
Les résultats de cette étude permettront une meilleure compréhension de l’influence des facteurs sociocognitifs sur l’accomplissement des comportements d’autogestion des personnes présentant un diabète. Les résultats serviront en particulier à orienter les futures interventions en éducation et accompagnement au long cours de cette population par l’identification de :
1)Facteurs sociocognitifs obstacles ou leviers de l’autogestion ;
2)Domaines de difficultés et de ressources dans l’autogestion ;
3)Caractéristiques des personnes en situations à risque de déficit d’autogestion ;
4)Stratégies éducatives et de soutien à l’autogestion pour les personnes présentant un diabète.
Ce projet est le produit d’une collaboration avec la Professeure Isabelle Peytremann-Bridevaux, Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive (IUMSP) – CHUV, Université de Lausanne, et le Professeur Olivier Desrichard, Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Université de Genève.
Ce projet s’inscrit principalement dans les axes thématiques de recherche « Prévention, Promotion de la santé » de la HES-SO et « Chronicité : promotion de la santé, prises en charge et réinsertion » de HESAV. Il doit permettre d’enrichir des connaissances lacunaires dans un domaine reconnu comme prioritaire en santé publique au niveau local mais aussi international.
Financement
- Commission scientifique du domaine santé, HES-SO Rectorat