Jeanne Bertuit récompensée pour son travail sur l’impact des mutilations génitales féminines
En 2016, l’UNICEF a estimé à 200 millions le nombre de femmes et de filles victimes de mutilations génitales féminines dans le monde. L’OMS estimait la prévalence en République démocratique du Congo (RDC) à 5 % en 1999.
Rédigée par Andy-Muller Nzinga (Université de Kinshasa), Stéphanie De Andrade Castanheira (HESAV), Jessica Hermann (HESAV), Véronique Feipel (Université Libre de Bruxelles), Augustin Joseph Kipula (Université de Kinshasa) et Jeanne Bertuit (HESAV), cette publication a été sélectionnée parmi les meilleurs articles sur la santé sexuelle des femmes en 2021, avec une mention honorable.
Le projet de recherche de Mme Bertuit, réalisé en collaboration avec le professeur Kipula (Université de Kinshasa), part du constat suivant : alors que les mutilations génitales féminines ont un impact profond sur la santé physique et mentale des victimes, il existe encore des lacunes scientifiques sur leurs conséquences au niveau périnéal. À l’heure actuelle, la RDC ne dispose pas de données nationales sur la prévalence et les conséquences de ces interventions.
Cette étude vise notamment à identifier les conséquences des mutilations génitales féminies dans les sphères périnéales (urologiques, gynécologiques et sexuelles) à long terme et les facteurs de risque pour les femmes qui en sont atteintes en RDC. Au niveau politique, de telles preuves scientifiques permettraient de conseiller le pays sur l’adoption d’une loi contre cette pratique et d’en améliorer la prévention.
Référence : Nzinga A-M, De Andrade Castanheira S, Herklmann J, et al. Consequences of Female Genital Mutilation on Women’s Sexual Health – Systematic Review and Meta-Analysis. J Sex Med 2021;18:750–760.