La politique cadre de la HES-SO définit comme du harcèlement sexuel ou sexiste « tout comportement à caractère sexuel ou sexiste, imposé à une personne et qui porte atteinte à sa dignité ». Qu’il s’exerce au travers des mots, des gestes ou des actes et viennent des collègues et camarades, des enseignant·e·s, des étudiant·e·s, des patient·e·s ou encore des usagères et usagers, le harcèlement sexuel et sexiste est une réalité dans les lieux d’études et les professions de la santé et du social. Trop souvent minimisé, il est source de souffrance pour les victimes qui ne savent pas toujours comment réagir et à qui s’adresser pour dénoncer ces actes.
À l’instar du collectif CLASH, formé en 2018 par des étudiantes en médecine, des initiatives estudiantines, appuyées par les directions, ont ainsi vu le jour ces dernières années dans les deux hautes écoles de santé du canton de Vaud : le Regroupement Étudiant d’Action contre le Harcèlement (REACH) à HESAV et le Collectif Étudiant contre le Harcèlement Sexuel dans les milieux de Soins (CEHSS) à La Source. Tous deux ont été mandatés par leur direction pour mener une enquête auprès des étudiant·e·s de chaque école et rédiger un rapport contenant des propositions d’actions à mener. Le coup d’envoi est prévu le 23 mars, date de la journée nationale de lutte contre le harcèlement.
Uni·e·s contre le harcèlement dans les études
À l’occasion de cette journée, les deux collectifs des hautes écoles de santé tiendront un stand de sensibilisation sur leur campus respectif afin d’informer sur les moyens d’action et répondre aux questions de leurs collègues, des enseignant·e·s et des visiteur·euse·s.
Une campagne d’affichage sera par ailleurs déployée sur le campus des trois hautes écoles. Si les visuels utilisés sont distincts, l’objectif est identique : interpeller avec des phrases de témoignages recueillis dans des hautes écoles. En parallèle, des publications seront diffusées tout au long de la semaine sur les médias sociaux pour éveiller les consciences autour des différentes facettes du harcèlement sexuel.
À la HETSL, le 23 mars marque le lancement de la campagne www.le-sexisme-c-est.ch qui explicite le sexisme et permet à chacun·e de déposer un témoignage, anonymement ou pas, sur des situations vécues ou de trouver les ressources appropriées. La bibliothèque s’associe à cette campagne en proposant une exposition sur la thématique du harcèlement.
Du côté de HESAV, une série de capsules vidéo de sensibilisation sur cette thématique ainsi que sur les actions de REACH seront réalisées et diffusées auprès des étudiant·e·s via des canaux internes mais également sur les réseaux sociaux.
Durant le deuxième semestre, La Source, quant à elle, mettra sur pied un atelier de théâtre à destination des étudiant·e·s de première année. Inspirés des méthodes du Théâtre interactif, ces cours inviteront les participant·e·s à s’exprimer et à réagir face à des situations d’oppression.
La HETSL organise enfin une table ronde le 4 avril de 17h à 18h30 pour évoquer ces questionnements lors d’un débat ouvert à toute sa communauté.
Un engagement dans la durée
La mobilisation s’étendra ainsi bien au-delà du 23 mars :
À la HETSL, c’est un Groupe respect de l’intégrité et lutte contre le harcèlement, composé de membres du personnel, qui offre un accompagnement à toute personne qui se sentirait importunée par un comportement qui porte atteinte à sa dignité ou à son intégrité physique ou psychique.
À HESAV, partant du constat qu’il est parfois plus facile de se confier à des pairs, une permanence est gérée par des étudiant·e·s volontaires, formés par des experts de la communication et de l’accompagnement, ce qui leur permet d’aider les personnes concernées de manière adéquate et si besoin, de les réorienter. Ils et elles sont également coachés par des enseignantes.
À La Source, en plus du point de contact du groupe d’étudiant·e·s de CEHSS, la direction a mis sur pied une permanence nommée Ré-Agir vers laquelle les victimes ou témoins de situations de harcèlement peuvent se tourner. Elle est assurée par des enseignant·e·s spécialisé·e·s.
Parallèlement, les hautes écoles, CEHSS et REACH prévoient d’organiser régulièrement des actions de prévention, notamment au travers de stands d’information et d’une communication accrue auprès de leur public. Par le biais de ces différentes actions, les trois hautes écoles se positionnent fermement sur la thématique du harcèlement et marquent leur engagement dans la protection et la défense de leurs étudiant·e·s et du personnel.