Alizée Rusca : entre pistes d’athlétisme et salles de physiothérapie

Alizée Rusca_sport études
Études, entraînements, compétitions… et un rêve olympique en ligne de mire. À 26 ans, Alizée Rusca mène de front un Bachelor HES en Physiothérapie et une carrière d’athlète de haut niveau. Elle revient sur son parcours inspirant soutenu par HESAV qui propose des aménagements d’études pour ses étudiant·es sportif·ves d’élite.

Quand et pourquoi avez-vous commencé l’athlétisme ?

J’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 12 ans. Je suis fribourgeoise, et à l’époque, ma tante, qui était pro en VTT, avait organisé des journées pour faire découvrir différents sports aux jeunes dans la région de la Gruyère. C’est comme ça que j’ai mis un pied dans l’athlétisme. Avant ça, je pratiquais la danse classique.

Quel a été votre parcours jusqu’à présent dans cette discipline ?

Je me suis spécialisée en 400 mètres haies en 2020, en intégrant le groupe d’entraînement de Kenny Guex, coach à la Fédération suisse d’athlétisme et maître d’enseignement à HESAV. Côté compétitions, en 2021, j’ai participé aux Championnats d’Europe espoirs d’athlétisme (U23), puis en 2023 aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa, qui étaient mes premiers championnats seniors, même si le niveau restait assez proche des U23. Mon objectif actuel est de franchir le cap entre le niveau international jeune et le niveau élite, ce qui est un vrai challenge.

Qu’est-ce qui vous motive à évoluer à un niveau aussi élevé ?

J’ai toujours voulu participer aux Jeux Olympiques. On n’y est pas encore, mais ça reste mon objectif. Et puis, j’ai connu, par le passé, des environnements d'entraînement toxiques, avec du mobbing. Aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir un coach réaliste, factuel, et un groupe d'entraînement sain, qui est aussi composé de mes meilleur·es ami·es. On passe donc beaucoup de temps ensemble, même si c’est dans le cadre de l'entraînement, et ça rend tout plus agréable. Les stages d’athlétisme, ce sont aussi de super moments : ce ne sont pas des vacances, mais on est dans des endroits magnifiques à faire ce qu’on aime.

Pourquoi avez-vous choisi d’étudier la physiothérapie ?

Pour moi, c’était une évidence. C’est une vocation depuis longtemps… je dirais depuis mes 12 ans. J’ai toujours été attirée par ce domaine.
Entre mes parents qui m’emmenaient chez des physiothérapeutes, et les blessures sportives qui nécessitaient des traitements, j’ai très vite connu ce milieu. J’ai aussi hésité avec la chiropractie ou l’ostéopathie, mais c’est la relation plus régulière avec les patient·es qui m’a attirée vers la physiothérapie.

Alizée Rusca Physio
Alizée Rusca en cours pratique de Physiothérapie à HESAV

Voyez-vous des liens entre la physiothérapie et l’athlétisme ? Si oui, lesquels ?

Absolument. Je suis plutôt sujette aux blessures depuis mes 15 ans, donc j’ai souvent été suivie par plusieurs physios. Leur impact est très concret : quand tu ressors de la séance, tu vas mieux, voire tu ressors plus fort·e.
En tant qu’athlète, c’est quelque chose que je trouve très inspirant, et ça m’aide aussi dans ma future pratique professionnelle.

Comment parvenez-vous à concilier vos entraînements et vos études ?

Au début, ce n’était pas simple. Je suis entrée à HESAV en septembre 2022, après plusieurs tentatives pour passer les épreuves de régulation. Je n’ai pas eu tout de suite l’aménagement que j’ai maintenant. J’ai commencé par faire un semestre à 100 %, puis j’ai fait une pause et je suis revenue un an plus tard pour reprendre à 100 %. En parallèle, j’ai déménagé, et les entraînements s’enchaînaient. Par exemple, le lundi après les cours à 16h30, j’avais deux entraînements, je finissais vers 21h30, et le mardi j’étais déjà épuisée. Comme mon sport n’est pas rémunéré, je devais aussi travailler les dimanches. C’était vraiment très dur. Finalement, j’ai demandé HESAV un aménagement d’horaire, que j’ai obtenu : j’ai dorénavant un programme de cours à 50 % toute l’année, et ça me change la vie.

Comment HESAV vous accompagne-t-elle dans ce projet ?

J’ai senti un vrai soutien quant au fait de pouvoir adapter mon rythme pour continuer mes études sur 6 ans au lieu de 3 ans sans compromettre mes objectifs sportifs. Il y a encore des défis à relever, mais être entendue et accompagnée dans cette démarche fait une vraie différence.

Quels sont vos prochains objectifs en athlétisme ?

Le gros objectif reste à moyen terme : franchir le cap entre le niveau junior et le niveau élite, ce qui demande énormément de travail. Cette année, je participe aux championnats d’Europe Elite. Mon but ultime est de participer aux JO en 2028 ou 2032. Chaque saison est une étape de plus vers cet objectif.

Avez-vous une idée de votre avenir après vos études ? Envisagez-vous de poursuivre l’athlétisme à haut niveau ?

L’athlétisme, je veux le poursuivre aussi loin que possible, tant que le corps suit, bien sûr ! Et en parallèle, je me vois travailler à temps partiel. Mon rêve serait de pouvoir travailler pour la Fédération suisse d’athlétisme en tant que physiothérapeute.

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