Nomination d’un nouveau directeur de la formation

Nous avons le plaisir de vous annoncer la nomination de Monsieur Luc Jeanrenaud au poste de Directeur de la formation. Il prendra ses fonctions le 1er mai 2023, succédant ainsi à Madame Pascale Damidot qui a fait valoir son droit à la retraite.

Actuellement adjoint à la Direction des soins du CHUV, Monsieur Jeanrenaud bénéficie d’une longue expérience dans les domaines de la santé, de la formation et du management ainsi que d’une connaissance approfondie du tissu socio-économique suisse-romand.

Très impliqué dans le développement des pratiques pédagogiques des formateurs du CHUV et des compétences des étudiant.e.s en stage et des collaborateur.trice.s, il a collaboré durant de nombreuses années avec les Hautes écoles afin d’assurer l’adéquation entre l’acquisition des compétences professionnelles et les exigences des institutions de terrain.

Sa vision stratégique des politiques et des enjeux de la formation professionnelle et académique, mais également son excellente compréhension des problématiques liées à la pénurie dans les professions de la santé seront des soutiens précieux dans les projets de développement académique et institutionnel de notre Haute école.

Nous avons profité de l'annonce de sa nomination pour lui poser quelques questions sur son parcours professionnel et sa vision de HESAV.

Rencontre avec Luc Jeanrenaud

Vous avez fait votre formation à l’école d’infirmiers de Chantepierre. Vous êtes donc en terrain connu…
J’ai de très bons souvenirs dans ces bâtiments, mais HESAV n’est pas Chantepierre. L’Ecole a énormément changé. J’ai pu suivre cette évolution dans mon activité de coordinateur de la formation pratique. Elle est devenue une grande haute école multi-filières.

Qu’est-ce que vous retenez de vos années comme praticien formateur et coordinateur de la formation pratique pour les filières HES ?
J’avais la charge de toutes les filières HES, ce qui était riche d’apprentissage pour moi. Je me suis par exemple beaucoup intéressé aux enjeux de la formation pratique des sage-femmes. J’ai pu mesurer aussi l’importance des enjeux de la formation d’un point de vue stratégique. Au moment où paraissait le premier rapport Obsan, en 2016, je faisais l’état des lieux des places de stages pour le CHUV avec en vue la pénurie de personnel qualifié. Entre 2016 et 2021, nous avons augmenté de 20% les places de stage, toutes filières confondues.

La formation pratique est une dimension clé sur laquelle agir pour contrer la pénurie de personnel qualifié. Cela vous donne une expertise pour contribuer à la réponse de HESAV à ce défi…
Evidemment, c’est un point fort de mon profil. J’ai une compréhension des besoins du terrain et enjeux de partenariat, pas seulement dans le domaine hospitalier mais auprès des différents acteurs de la santé, que je côtoie depuis plusieurs années dans le cadre de l’ESSV (Ortra Santé Social vaudoise).

Justement, comment doit s’articuler la relation aux terrains professionnels ? Est-ce que HESAV doit être « à leur service » ?
Evidemment pas, les écoles et les employeurs doivent avoir une relation de partenariat. J’ai toujours conçu comme ça notre collaboration, chacun avec son champ d’expertise. Il est nécessaire de tenir compte des deux logiques, dans un esprit d’échange. C’est d’ailleurs comme ça que j’envisage cette université des métiers : elle peut conjuguer un haut niveau d’expertise académique avec un haut niveaux d’expertise clinique.

Vous êtes aussi engagé dans la formation en santé de niveau CFC et ES. La formation infirmière de niveau HES est une évidence pour vous ?
La réponse est oui et je l’affirme depuis de nombreuses années. Je n’ai aucun doute que le niveau de formation doit être le plus élevé possible. Un haut niveau de formation est un antidote à la pénibilité du métier et permet de faire face à la complexité croissante des cas. Dans ce sens, l’ASSC est le/la meilleur.e allié.e des infirmier.ère.s HES : le binôme est performant et pertinent. Le niveau HES est tout aussi important pour les autres professions. Je défends notamment le choix romand de positionner la formation de TRM au niveau HES.

Comment percevez-vous HESAV aujourd’hui ?
Un important travail a été fait ces dernières années pour créer et renforcer une identité commune, en tenant compte des différentes filières et expertises. Je suis admiratif du travail qui a été accompli. Une grande force de HESAV est son inter- et pluridisciplinarité, que j’entends encore renforcer dans la formation. Je suis impressionné aussi par la qualité et quantité des travaux de recherche, une contribution importante aux développements des pratiques cliniques. Je dirais aussi que les étudiant.e.s de HESAV sont très bien reçu.e.s sur le terrain. Ce sont nos meilleur.e.s ambassadrices et ambassadeurs.

Dans votre allocution devant le personnel, vous avez dit ne pas « remplacer » mais « succéder » à Pascale Damidot…
En effet, on ne « remplace » pas des personnes comme ça, qui ont marqué l’institution de leur empreinte. C’est un honneur et un challenge et c’est avec beaucoup d’humilité que je m’inscris dans la suite de Pascale Damidot. J’entends pleinement tirer parti de nos deux mois de cohabitation pour m’imprégner de ses vastes connaissances institutionnelles. J’entends aussi m’appuyer sur les collaboratrices et collaborateurs du Département pour assurer la meilleure transition.

« Le Covid a remis le sens de la profession sur le devant de la scène »

D’origine neuchâteloise, Luc Jeanrenaud a grandi à Corcelles-près-Concise, dans le Jura vaudois. Après avoir suivi le gymnase à Yverdon, il entreprend des études d’infirmier à l’école de Chantepierre. Né d’une mère enseignante et d’un père éducateur, c’est naturellement qu’il s’est orienté dans les soins car « c’est dans l’histoire familiale d’aimer les gens ». Du reste, à des jeunes qui seraient indécis à se lancer dans la carrière, il les encouragerait sans hésiter. « Malgré l’attention actuelle portée sur la pénibilité, je dirais que ça reste un beau métier, qui fait du sens, qui apporte du mieux-être. Certes, la profession est en crise, elle vit des mutations, mais toute crise est source d’opportunités. D’ailleurs, si la pandémie de Covid a été difficile à gérer, elle a remis le sens de la profession sur le devant de scène ».

Vous trouverez davantage d’informations sur son parcours professionnel dans le communiqué de presse ci-dessous.

Nous nous réjouissons d’accueillir Monsieur Jeanrenaud au sein de HESAV et lui souhaitons plein succès pour sa prise de fonction !