Stage en radiologie médico-légale : les étudiant·es TRM face à l’expérience de la mort

Depuis plusieurs années, HESAV propose des modules et stages en radiologie médico-légale (ou forensique), une discipline encore peu développée en Europe. Plébiscités par les étudiant·es, ces stages confrontent les participant·es à l'analyse de corps de personnes décédées. Les témoignages sont unanimes : cette expérience dépasse l'acquisition de compétences techniques. Elle forge une résilience émotionnelle rare face à des réalités difficiles, transformant profondément ceux et celles qui y prennent part.

Les étudiant·es qui choisissent ce module n'ont pas nécessairement une affinité particulière pour la radiologie médico-légale. Pourtant, tous·tes ressortent transformé·es. "Ce module dépasse tout ce que j’imaginais", confie Özüm Ozdemir, étudiante autrichienne.

Mona, venue du Danemark, souligne l'excellence des intervenant·es : "Ici en Suisse, les expert·es sont parmi les meilleur·es au monde. À chaque étape, nous avons été soutenu·es, que ce soit lors des conférences ou sur le terrain. On nous pousse à poser des questions, à apprendre, à aller au-delà de nos appréhensions. Cette bienveillance rend l'expérience inoubliable."

L’intime face-à-face des futurs professionnel·les de la santé avec la mort

Contribuer à l’analyse médico-légale de personnes décédées constitue une épreuve marquante. Mubashira, étudiante danoise, se souvient : « Le premier corps que j’ai vu, avec ses affaires personnelles, m’a profondément touchée. C’est un souvenir qui reste. » 

Pour gérer ces situations éprouvantes, chacun·e trouve ses propres stratégies.v Hannah, étudiante norvégienne, explique que « écrire dans un journal [l]’aide à gérer [ses] émotions. » Pour Mubashira, c’est en échangeant avec ses camarades et ses formateur·trices qu’elle parvient à maintenir un cadre professionnel : « Parler de ce que je ressens m’aide à rester professionnelle. » Philipp, venu de Norvège, s’appuie sur sa spiritualité : « La prière m’aide à prendre du recul. » Mona, privilégie une approche plus légère : « Pour moi l’humour est indispensable pour dédramatiser les expériences difficiles. » Enfin, Özüm, souligne l’importance du collectif : « Vivre ensemble dans la résidence étudiante à HESAV crée un environnement propice au soutien. »

Cette confrontation avec la mort redéfinit aussi leur vision de la profession. Philipp explique : « Voir ces corps inanimés donne aussi plus de sens à notre travail avec les vivant·es. Cela rappelle l’importance de ce que nous faisons pour que les patient·es restent en vie. »

Un impact durable sur leur carrière

Ce stage développe des compétences techniques spécifiques mais également des compétences humaines : communication, travail en équipe et adaptation rapide à des contextes nouveaux. « Travailler avec des étudiant·es venu·es de différents pays m’a permis d’améliorer ma coordination et ma capacité à collaborer avec des personnes que je ne connaissais pas », souligne Özüm.

Si tou·tes ne se destinent pas à la médecine légale, cette expérience enrichit leur vision de la profession de Technicien·ne en radiologie médicale. « Bien que je ne me voie pas travailler exclusivement en radiologie forensique, ce module m’a appris à gérer des situations imprévues et à mieux comprendre l’anatomie humaine. Je me sens mieux préparé à affronter des contextes complexes », confie Mubashira. Pour Özüm, cette expérience a ouvert de nouvelles perspectives : « Si l’occasion se présente, j’aimerais vraiment travailler dans ce domaine. »

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