HESAV acquiert trois nouveaux financements du FNS
Evaluation des conséquences d’une infection au cytomegalovirus (CMV) sur le bien-être des femmes enceintes
Requérant : Léo Pomar, HESAV.
Equipe : Pauline Sartori, HESAV et Alessia Abderhalden, HESAV
Partenaires de terrain : IUFRS, CHUV, HUG, Inselspital, Universitätsspital Zürich, Universitätsspital Basel, HRC, RHNE, HFR, Luzerner Kantonsspita, Kantonspital Baden, Hôpital du Valais, Kantonsspital Graubünden
Contexte
Le cytomégalovirus (CMV) est reconnu comme le virus le plus fréquemment responsable d'infections tératogènes congénitales chez l'homme. En Suisse, le taux de primo-infection à CMV pendant la grossesse est estimé à 0,5-1%, affectant 400-800 femmes enceintes chaque année. La Société suisse de gynécologie et d'obstétrique a émis un avis d'expert en 2021 recommandant que toutes les femmes enceintes soient informées de la possibilité d'un dépistage sérologique du CMV en début de grossesse, et celui-ci tend à se généraliser. En outre, les femmes infectées devraient être informées de la possibilité d'un diagnostic prénatal de l'infection congénitale au CMV et des options de traitement antiviral. Compte tenu des risques pour le fœtus, mais aussi de la complexité des informations fournies par les professionnel.les de santé en raison du large éventail de conséquences possibles pour le fœtus, associés à un manque important de sensibilisation des femmes au CMV, il est pertinent de supposer qu'un dépistage positif pourrait compromettre le bien-être des femmes enceintes infectées et entraver gravement leur expérience de la grossesse. Négliger cet aspect psychologique dans la prise en charge des patientes pourrait avoir des conséquences sur la qualité des soins, mais aussi sur la détresse émotionnelle des femmes.
Objectifs
L'objectif principal est d'estimer le taux d'altération du bien-être chez les femmes enceintes infectées par le CMV. L'objectif secondaire est d'identifier les facteurs de risque et de protection du bien-être chez ces femmes. Les résultats de ce projet seront d'un grand intérêt pour les soignants qui conseillent ces femmes. Ils contribueront aussi au débat actuel sur l'introduction d'un dépistage systématique du CMV pendant la grossesse en Suisse et à l'étranger, en proposant des recommandations basées sur les preuves cliniques, l’acceptabilité pour les personnes concernées et permettant leur implication dans leur plan de soins.
De l’hôpital à la maison : analyse des procédures de transition à partir d’une échantillon national
Requérante : Veronika Schoeb, HESAV
Equipe : Liliane Staffoni, HESAV, Carla Ribeiro, HESAV, Camille Greppin-Bécherraz, HESAV, Philipp Trein, UNIL, Monica Bianchi, SUPSI. Collaboration avec University College Dublin pour la supervision d’une thèse de doctorat.
Contexte
Une part croissante de la population souffre de maladies chroniques, en partie à cause du vieillissement de la population. Elles constituent, dès lors, un défi pour nos sociétés contemporaines. Les personnes âgées sont hospitalisées plus souvent et plus longtemps que les jeunes, et les taux de réadmission à l'hôpital sont plus élevés, ce qui entraîne une augmentation des coûts liés aux soins de santé. Pour offrir un traitement efficace à ce groupe, les professionnel.les de la santé doivent travailler ensemble. La transition entre l'hôpital et le domicile a été identifiée comme un moment central pour assurer la continuité des soins. Ces soins de transition ont été conceptualisés et introduits dans le but de relever ces défis. Pourtant, on sait très peu de choses sur l’organisation de la transition entre hôpital et domicile dans les différents cantons suisses, et comment les professionnel.les collaborent et mettent en œuvre les lignes directrices et sur la manière dont la transition est vécue par les personnes impliquées dans ces processus.
Objectifs
Cette étude vise à déterminer les lignes directrices en matière de soins de transition utilisées dans le système de santé suisse, comment elles sont mises en œuvre dans chaque canton et quelles expériences vivent les personnes en ce qui concerne les soins de transition proposés. Nous analyserons la politique de santé (niveau macro), les établissements de santé et la communauté (niveau méso), et les expériences des professionnel.les, des patient.es et des proches (niveau micro), en utilisant une méthode de triangulation pour mieux comprendre la complexité des soins de transition. Les résultats révèleront comment les processus de transition se déroulent dans les soins de santé en Suisse et identifieront les facilitateurs et les obstacles à leur bon déroulement. L'approche comparative permet de comprendre en profondeur la complexité des processus de transition et d’identifier les avantages et inconvénients des différentes approches afin de les diffuser, à terme, auprès des cantons.
Mener des ateliers d'écoute musicale dans le contexte des soins de santé mentale : conséquences sur le bien-être subjectif, le sentiment d'appartenance et la relation patient.e-soignant.e
Requérantes : Angelika Güsewell, HEMU, Emilie Bovet, HESAV et Alexia Stantzos, CHUV
Partenaires de terrain : CHUV et Fondation de Nant
Contexte
La musique favorise le " lien social " (Dunbar, 2012), ce que reflète le concept de " musicking " de Small (1999) à travers l’idée que " l'essence de la musique ne réside pas dans les œuvres musicales mais dans la participation à la performance, à l'action sociale " (p. 9). Or, les difficultés relationnelles et sociales accompagnent souvent les troubles mentaux ou font partie de leur symptomatologie : solitude ou sentiment de ne pas appartenir, isolement, retrait social, indifférence au monde extérieur. Des ateliers d'écoute musicale seront conçus et mis en œuvre dans deux unités de psychiatrie et/ou de psychogériatrie adulte dans le cadre d'un projet de recherche-action. Inspirés des ateliers d'écoute phénoménologique développés par Vion-Dury et Mougin (2021), ces ateliers seront organisés et animés par des soignant.es mélomanes et intéressé.es (i.e. des personnes "facilitatrices" formées à l'approche et accompagnées par un.e expert.e en médiation musicale). Les patient.es seront impliqué.es dans le choix de la musique.
Objectifs
L'objectif de ces ateliers ne sera pas prioritairement thérapeutique ; il s'agira plutôt de mettre la maladie et le contexte clinique entre parenthèses, de privilégier la rencontre humaine et de poursuivre ensemble la question "Qu'est-ce que ça m'a fait d'écouter ce morceau ?". Le but est avant tout de modifier durablement les pratiques dans les institutions partenaires. Compte tenu de l'implication des enseignant.es et des étudiant.es de HESAV et de l'HEMU, ce projet aura également un apport du point de vue de la formation professionnelle.