Six nouveaux financements, dont quatre par La Commission scientifique Domaine Santé HES-SO

La Commission scientifique Domaine Santé HES-SO renouvelle sa confiance à HESAV en lui accordant de financer quatre nouveaux projets de recherche. Un cinquième projet reçoit quant à lui un financement du Fonds Interprofessionalité - Collège de Médecine de Premier Recours et de Physioswiss. Un sixième projet, porté par la HETSL et auquel HESAV contribue, a reçu un financement du Fonds stratégiques HES-SO: Gendered Innovation.

Ces nouveaux projets viennent s’ajouter aux quelques 49 recherches en cours en 2023 au sein de HESAV. Un chiffre qui démontre le foisonnement de notre équipe de recherche ainsi que la confiance qu’elle suscite auprès des financeurs.

Dans ce nouveau lot de projet, trois des thématiques phares de la recherche à HESAV sont représentées, qui sont autant d’enjeux forts de la santé publique : la santé périnatale (santé des femmes et des nourrissons), la prise en charge des maladies chroniques et le développement de pratiques interprofessionnelles (ici, au domicile des personnes malades).

Découvrez ci-dessous ces nouveaux projets !

Développement, validation et digitalisation d’un algorithme de reprise de la course à pied chez les femmes en post-partum.

Jeanne Bertuit, HESAV (requérante principale), Jennifer Masset, HESAV, Lucas Mourot, Plateforme Ingénierie & Santé, HEIG-VD/HESAV et Sandrine Balisson, ASPUG
Financement : Commission scientifique Domaine Santé HES-SO

Décider quand reprendre la course à pied en post-partum est complexe et multifactoriel. Actuellement, cette décision est envisagée sur des bases empiriques par le gynécologue, le physiothérapeute, la sage-femme, le coach sportif et/ou par la femme elle-même. L’objectif de ce projet est de développer un algorithme pour accompagner et guider les femmes dans une reprise ou un démarrage de la course à pied en post-partum. Cet algorithme sera conçu sur base des besoins des femmes en post-partum et des professionnel∙les de santé et validé via un consensus d’experts. Il constitue une première étape afin de développer une application mobile. Le projet rejoint la liste des projets de HESAV autour de la périnatalité, de la santé des femmes et des dispositifs permettant à chacun∙e d’être acteur∙ice de sa santé.

La pRise de décision relative au choIx de la modalité de DialysE par les personnes adultes atteintes d’insuffisance rénale terminale en Suisse romande, du point de vue des patient.e.s et des professionnel.le.s de la santé.

Nancy Helou, HESAV (requérante principale), Audrey Linder, HESAV
Partenaires de terrain : CHUV, Clinique Cecil, Dyalise Riviera, Hôpital d’Yverdon-les-Bains, Hôpital intercantonal de la Broye, Hôpital du Valais, HUG
Financement : Commission scientifique Domaine Santé HES-SO

Les personnes atteintes d’insuffisance rénale terminale, dont les reins fonctionnent à moins de 10%, doivent généralement suivre des séances de dialyse pour assurer leur survie. En Suisse, près de 5'000 personnes en dépendent. L’hémodialyse traditionnelle, en milieu hospitalier, est exigeante en termes d’horaires et couteuse. Récemment, des modalités alternatives de dialyse ont été mises en, notamment l’hémodialyse self-care en milieu hospitalier, l’hémodialyse à domicile et la dialyse péritonéale. Toutefois, ces modalités restent très minoritaires. Cette étude exploratoire vise à comprendre la manière dont les patient∙es décident de la modalité de dialyse. Les résultats contribueront au développement d’interventions infirmières adaptées aux besoins des patient∙es quant à la prise de décision et l’autogestion de la dialyse.

Exploration du potentiel thérapeutique d’un traitement pour les céphalées en grappe : une étude pilote 

Emmanuelle Opsommer, HESAV (requérante principale) et Natalya Korogod, HESAV
Partenaire de terrain : Giorgio Pietramaggiori, Global Medical Institute et clinique de la Source
Financement : Commission scientifique Domaine Santé HES-SO

À ce jour, il existe peu de traitements efficaces pour mettre fin aux épisodes de céphalées en grappe. Les patient∙es qui endurent ces douleurs prennent régulièrement de fortes doses de traitements agonistes (tels que les triptans) et de traitements de fond (notamment les antagonistes du Ca++ et la cortisone), ce qui a de profondes répercussions sur leur qualité de vie. Cette étude pilote vise à évaluer l'efficacité et la sécurité d'un nouveau traitement. Les résultats attendus sont une réduction significative de la douleur et une faible incidence d'effets indésirables. Les résultats de l'étude orienteront les recherches futures, plus vastes. L'objectif global reste de répondre au besoin pressant d'alternatives thérapeutiques plus efficaces et plus sûres pour les personnes affectées par les maux de tête.

Vaccination contre le virus respiratoire syncytial pendant la grossesse : étude de l’acceptabilité des femmes enceintes.

Léo Pomar, HESAV (requérant principal), Guillaume Favre, HESAV / HCR, Anouck Pfund, HESAV, Rachel Démolis, HESAV, Kétia Alexandre, HESAV,
Partenaires de terrain : plus de 40 hôpitaux suisses et à l’international
Financement : Commission scientifique Domaine Santé HES-SO

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est la principale cause de maladie aiguë des voies respiratoires inférieures chez les nourrissons. Un essai randomisé récent a montré que le vaccin contre le VRS pendant la grossesse est efficace pour réduire le risque de maladie grave des voies respiratoires associée au VRS chez le nourrisson, par passage transplacentaire des anticorps maternels. Cette stratégie de prévention pourrait être particulièrement intéressante pour limiter la pression à laquelle font face les unités de soins pédiatriques chaque année pendant les pics de VRS. L’acceptabilité de cette vaccination par les femmes enceintes n’a pas encore été étudiée alors qu’elle devrait être prise en compte pour la mise en place de recommandations basées sur des données probantes. Nous proposons ici une étude observationnelle transversale internationale visant à étudier l’acceptabilité de la vaccination contre le VRS auprès des femmes enceintes, ainsi que les facteurs qui pourraient y contribuer.

Maintenir les personnes âgées à domicile grâce à la collaboration interprofessionnelle : une prise en charge en santé communautaire innovante et participative

Veronika Schoeb, HESAV (co-requérante) et Nicole Jaunin-Stalder, Unisanté (co-requérante), Liliana Staffoni, HESAV, Amélie Zosso, HESAV, Alessia Camponovo, HESAV et Laura Raileanu, HEIG-VD
Partenaire de terrain : Isabelle Brès-Bigey, membre du Comité directeur de l'AVASAD et Directrice de l'APROMAD
Financements : Fonds Interprofessionalité - Collège de Médecine de Premier Recours et de Physioswiss.

La collaboration interprofessionnelle est primordiale pour la prise en charge des personnes âgées à domicile non seulement à cause de la complexité des soins mais aussi dans un contexte de pénurie de personnel. Elle permet entre autres d'améliorer la mobilité et la force, de prévenir les chutes et peut ainsi avoir un impact non-négligeable sur l'état de santé général. Les médecins de premier recours collaborent étroitement pour la prise en charge de leurs patient∙es à domicile avec leurs assistant∙es médicaux.ales, de manière beaucoup moins régulières avec le personnel soignant et de manière encore moins intense avec les assistant∙es sociaux∙ales et les physiothérapeutes. Nous proposons une étude afin de mieux percevoir et comprendre comment se passe la collaboration interprofessionnelle autour d'une personne âgée à domicile bénéficiant de la prise en charge du Centre Médico-social (CMS) avec les soignant∙es et les assistant∙es sociaux∙ales, les physiothérapeutes et les médecins de premiers recours. Ce projet veut contribuer à une compréhension approfondie des contraintes organisationnelles qui pourraient entraver une collaboration interprofessionnelle en soins primaires.

Un sixième projet auquel collabore HESAV, porté par la HETSL, a récemment reçu un financement du Fonds stratégiques HES-SO: Gendered Innovation.

Engagement pour l'égalité de genre : l'exemple de la mobilisation du personnel de santé à Zurich pour l'égalité salariale (1991-2003)

Co-requérantes : Virginie Stucki, HETSL, Carole Togni, HETLS, Véronique Hasler, HESAV.
Collaboratrices : Sarah Kiani, UniNe et Fazzia Benhadj Djilali, HESAV.

La valorisation salariale des professions fortement féminisées de la santé est au centre de débats politiques actuels dans un contexte marqué par une pénurie de personnel. Des revendications sont portées collectivement par les professionnel·le·s, à l’image de l’initiative « pour des soins infirmiers forts » acceptée en 2021. Dans ce contexte, le personnel de santé et leurs associations sont amenés à innover en matière de formes d’actions et d’alliances politiques. Ce projet vise à contribuer aux débats sur les stratégies en matière de politique professionnelle à partir de l’étude d’une mobilisation emblématique pour l’égalité salariale portée dans les années 1990 par des infirmières, ergothérapeutes, physiothérapeutes et enseignantes en soins infirmiers dans le cadre d’une révision de l’échelle salariale à Zurich. En retraçant l’histoire de cette mobilisation, il s’agit d’une part d’alimenter les réflexions actuelles du personnel de santé sur les stratégies de reconnaissance de leur profession en intégrant une perspective genre, d’autre part de contribuer à une approche participative féministe dans la recherche sur l’histoire des mouvements sociaux, professionnels et des politiques d’égalité. Un film résultera de ce projet, présentant des témoignages de personnes présentes lors de la mobilisation.